mercredi 2 janvier 2013

Retour sur 2012


Comme c'est un nouveau blogue, on va partir sur les chapeaux de roues avec une revue annuelle pour donner le ton de mes goûts, et ce à quoi j'aspire quand j'achète un livre.   
Quelques livres n'ont pas été publiés en 2012, mais méritent tout de même une mention, car ils ont été marquants pour moi dans les 136 livres que j'ai lus cette année. 


La série Umbrella académie, Gerard Way et Gabriel Ba, Éditions Dark Horse Books 
Une série de deux comics du superhéros inhabituelle. On suit l'histoire de 5 orphelins avec des « pouvoirs surnaturels » qui évolue dans un monde où la fin du monde est imminente. Le récit pourvu de plusieurs analepses et de prolepse est parfois très difficile à suivre; notion accentuée par les pouvoirs de deux des personnages  ( un voyageant dans le temps et l'autre incitant des gestes avec sa voix) . La narration est en fait à la fois le point fort et le point faible de la série. Une focalisation externe nous fait découvrir les personnages l'un après l'autre et en même temps leur pouvoir qui ont une implication sur la construction temporelle du récit. Parfois, ils font allusion à l'un des enfants alors qu'on ne le connaît pas encore. L'originalité des dessins, de la sémiologie des personnages et des références culturelles est à souligner. 

Arvida, Samuel Archibald Éditions Le Quartanier 
Ce livre, j'ai dû le lire dans le cadre d'un cours pour le concours du prix littéraire des collégiens. Rapidement, j'ai repensé à mon petit village natal et tout l'amour que nous pouvons sous tirer de nos origines rurales. L'indication ( Histoires) sur la page couverture est très importante. Ni un recueil de nouvelles ni un roman subdivisé Arvida est un récit polyphonique qui reconstruit la réalité du village Arivida et son histoire. Un peu à la façon des contes, les narrateurs s'échangent la parole pour nous conter à la fois des mythes et à la fois des réalités. Très fervent de contes, de mystère et de hockey, je n'ai eu que tu plaisir à lire ce livre. Pour un premier roman, Samuel Archibald surprend et émerveille déjà, son prix des libraires du Québec en témoigne. 
La série Black Sad, Juan Diaz Canales
C'est mon tatoueur qui m'a parlé de cette série de quatre romans graphiques cartonnés. Il me parlait du coup de crayon très bien fait pour l'époque et le scénario qui était l'un des meilleurs qui avait lu depuis longtemps. Je dois avouer que je n'ai pas été déçu. La diégèse qui peut paraître banale, une panthère noire qui est un détective inspiré des romans policiers détective noir, de nombreuses références culturelles et de critiques sociologiques sur la société américaine sont visibles. Des discours de Allen Ginsberg, des Black Panthers et de certains politiciens y sont repris. Par contre, le niveau de qualité entre les albums varie, ce qui est décevant pour une si courte série. 



Les cicatrisés de Saint-Sauvignac, Sarah Berthiaume, Mathieu Handfield, Jean-Philippe Baril Guérard, Simon Boulerice,  Éditions Ta Mère 
Quand le responsable du kiosque de Dynamo machine m'a décrit le roman, je devais l'acheter. Ce récit écrit par quatre auteurs est complètement loufoque. Séparée en quatre saisons, la diégèse est construite autour de quatre protagonistes qui, on le remarque rapidement, ont tous un « problème psychotique ». Écrit avec une réalité très moderne, ce livre me donne, encore à ce jour, une impression de jamais vue. Pousser à l'extrême le cynisme et la psychose  sociale nous fait croire à un croisement entre 1984 et un Archie écrit sur l'acide.  


Les armes à penser de Shawn Cotton. Éditions L'Oie de Cravan 
Il est très dur de ne pas comparer les oeuvres et le changement effectué entre celles-ci. Avec sa prose plus mature, plus directe, Shawn Cotton semble être à sa place dans cette maison d'édition. Son ouvrage est superbe avec son oeuvre flexographique sur la couverture qui est en fait un poème du nom: Les armes à penser. Ce qui me semble être  le véritable nom du recueil se retrouve sur la page de garde et est: De la méthode de récupération des canettes vides trainant au fond du coeur. (?) Ce titre retranscrit exactement la réalité du recueil: de l'amour, de l'alcool et la vie en arrière-fond. « Les obus vides des bouteilles/ pleines de bouches/ trouant les poches du printemps »



Duncan the wonder dog: show one, Adam Hine. Éditions indépendantes.
Rien à dire. Allez le lire gratuitement sur le web. Le traitement d'imagerie et d'impression est ...

Le sablier des solitudes, Jean Simon Desrochers, Éditions Les Herbes rouges.
J'ai aussi découvert cet auteur dans le cadre du prix littéraire des collégiens. Le point fort de Desrochers est la construction sémiologique de ses personnages. Ils ont tous un passé, un présent et des aspirations, mais encore plus une narration différente. C'est la grande faiblesse dans les romans polyphoniques à mon avis lorsque l'auteur n'est pas capable de rendre distinctement les voix de ses personnages; c'est le cas de la gagnante  du prix littéraire des collégiens.  Dans Le sablier des solitudes, c'est très bien fait, ce qui lui permet de faire interagir merveilleusement ses personnages entre eux au point qu'ils ont une influence l'un sur l'autre.  

Danser à Capella, Simon Boulerice. Éditions Ta Mère 
Déjanté, lubrique, déstabilisant, ce recueil de monologues m'a marqué. Simon Boulerice est l'un des auteurs que j'ai eu le plus de plaisir à découvrir cette année, et que j'ai poursuivis dans ses moindres publications. Avec son approche toujours renouvelée des mêmes thèmes, thèmes comme la danse, le chant, la dépendance affective et le désir de plaire, Simon Boulerice fait grincer des dents son lecteur et lui fait réaliser toute la dissonance des relations humaines dans notre société; c'est maintenant mon ami Facebook. Il faut noter ses multiples références textuelles qui apportent toujours un plus dans son roman. Un extrait vidéo ici

Université inc, Maxime Ouellet, Éditions Lux 
Cet essai, je l'ai lu juste avant que la grève illimitée commence. Souvent, on oublie le avant-printemps érable, quand les négociations étaient déjà en cours sur plusieurs dossiers, en plus du sujet des frais de scolarité. Donc, c'est dans un esprit de recherche d'un partage idéologique que je m'instruisais. Très bien monté, cet essai m'a fait réaliser des pièges argumentations dans lesquelles je tombais parfois moi-même. Par exemple ça ne veut pas dire que tu as des études en médecine que tu as un salaire faramineux, tu peux les avoir faites pour être médecin sans frontière et donc avoir plus de dettes que de revenu annuel. Par contre, certaines idéologies se répétant souvent ça donnait l'impression de tourner en rond. J'aurais aimé une datation plus précise sur l'évolution des gels et des différentes mesures détournées du gouvernement pour aller sous tirer de l'argent chez les étudiants.  


À surveiller: 
La maison d'éditions La Mèche
Le prochain de Jean-Simon Desrochers 
Tout ce qui sort de Ta mère
Le prochain de Daniel Leblanc Poirier à L'écrou



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