mardi 12 février 2013

Mon amoureux est une maison d’automne/ les 400 coups


Mon amoureux est une maison d’automne


Mara Tremblay est d’abord auteure-compositrice-interprète, ceci est son premier roman. La chanteuse a bravé les tabous pour parler de sa maladie mentale publiquement : elle est bipolaire à cycles rapides. Elle aborde ce thème dans son livre, mais aussi ceux de la maternité, des amours compliquées, du deuil d’une mère et de la création artistique. La trame de fond : les saisons, ses ressentis, des ambiances familiales. Le personnage principal se nomme Florence et c’est une peintre.

L’écriture est minimaliste, les chapitres sont courts, les phrases aussi. Le vocabulaire est accessible à tous. Au début, cela semble aéré, prometteur, puis on s’en lasse. Comme si la prose flirtait avec la poésie avec plus ou moins de succès. La même structure revient, alourdit le propos. Un appel à la simplicité ou une rédaction trop rapide?

Faire une sieste.
Reposer corps et esprit.
Reposer.
Repos.

Le tout aurait pu être resserré par moments sans perdre de sa saveur. Le roman est construit un peu à la manière de confidences, de journal intime. Il est écrit à la première personne. Cependant, on ne fait qu’effleurer les situations. On les devine par les impressions qui nous sont dévoilées, mais l’histoire est fragmentée et désordonnée. Deuil de la mère, grossesse, vie de couple, vie de famille, inceste, tout cela se chevauche et s’embrouille.

Le style d’écriture est très sensuel. On nous décrit des couleurs, des odeurs, l'automne, l'amour. C’est aussi un appel à réduire son rythme de lecture et respirer pour bien apprécier ces tranches de vie : une lecture un brin méditative. On suit Florence dans ses trips et dans ses tripes.  

Métier intense et enivrant.
Pas une cenne, plein de cennes, plein de temps,
plus de temps.
Plein de monde, solitude.

Finalement, c’est un peu un recueil de poèmes déguisé en roman. Il y a de belles pensées, mais elles s’éparpillent. Il y a de bons sujets, mais on ne les explore pas en profondeur. L’attention est captée, les émotions sont là et pourtant, on reste sur notre faim. On lit de façon contemplative ou on passe son chemin.

Note de la critique: 3/5

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