Mon amoureux est une maison d’automne
Mara Tremblay est d’abord auteure-compositrice-interprète, ceci est son
premier roman. La chanteuse a bravé les tabous pour parler de sa maladie
mentale publiquement : elle est bipolaire à cycles rapides. Elle aborde
ce thème dans son livre, mais aussi ceux de la maternité, des amours compliquées,
du deuil d’une mère et de la création artistique. La trame de fond : les
saisons, ses ressentis, des ambiances familiales. Le personnage principal se
nomme Florence et c’est une peintre.
L’écriture est minimaliste, les chapitres sont courts, les phrases aussi.
Le vocabulaire est accessible à tous. Au début, cela semble aéré, prometteur,
puis on s’en lasse. Comme si la prose flirtait avec la poésie avec plus ou
moins de succès. La même structure revient, alourdit le propos. Un appel à la
simplicité ou une rédaction trop rapide?
Faire une sieste.
Reposer corps et esprit.
Reposer.
Repos.
Le tout aurait pu être resserré par moments sans perdre de sa saveur.
Le roman est construit un peu à la manière de confidences, de journal intime. Il est écrit à la première personne. Cependant, on ne fait qu’effleurer les
situations. On les devine par les impressions qui nous sont dévoilées, mais l’histoire
est fragmentée et désordonnée. Deuil de la mère, grossesse, vie de couple, vie
de famille, inceste, tout cela se chevauche et s’embrouille.
Le style d’écriture est très sensuel. On nous décrit des couleurs, des
odeurs, l'automne, l'amour. C’est aussi un appel à réduire son rythme de
lecture et respirer pour bien apprécier ces tranches de vie : une lecture
un brin méditative. On suit Florence dans ses trips et dans ses tripes.
Métier intense et enivrant.
Pas une cenne, plein de cennes, plein de temps,
plus de temps.
Plein de monde, solitude.
Note de la critique: 3/5
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